
Le radon tue 200 personnes par an en Bretagne. Pourtant, la population ignore l’omniprésence de ce gaz dans la région.
Le radon est le risque environnemental pour la santé le plus méconnu des Bretons, selon le baromètre Santé-Environnement 2020 de l’Agence régionale de santé (ARS). 40% des sondés assurent n’en avoir jamais entendu parler alors que 82% de la population réside en zone « à potentiel radon significatif » dans la région. Le radon est la première cause de cancer du poumon non évitable : 200 décès en Bretagne, 3 000 en France par an. Un fatalisme palpable parmi les personnes sensibilisées au sujet : « Cette radioactivité est naturelle, si personne n’en parle, le phénomène ne doit pas être important » ou encore « la présence de ce gaz existe depuis des millénaires ».
Mention obligatoire dans l’immobilier
Autant d’arguments qui perdurent dans les discours. Nous l’avons d’ailleurs constaté chez l’ensemble des notaires et agents immobiliers que nous avons contactés. Chargés de mentionner la présence accrue de radon dans les sols bretons au moment de l’achat ou la construction d’un bien, certains estiment « qu’on ne pourrait plus vivre en Bretagne » si l’on prenait en compte ce risque.
Un gaz dans l’angle mort
S’il n’existe aucun moyen de ne pas du tout y être exposé, il existe bien des solutions pour limiter son exposition et, de fait, son risque de développer un cancer du poumon. Cependant, un tiers de la population n’a aucune idée de comment la réduire, selon un sondage de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. À l’échelle de la Bretagne, l’ARS estime que le risque est toujours aussi méconnu des habitants en 2020 que six auparavant.
Une sensibilisation prioritaire
Ce constat montre la relative inefficacité des campagnes de prévention mises en place. Face à cela, l’Autorité de sûreté nucléaire a fait de la sensibilisation du grand public une mesure-phare de son plan d’action national dédié au radon pour la période 2020-2024. Au-delà de l’échelle individuelle, des solutions plus globales existent. Pour l’ARS, il s’agit de mieux former les professionnels du bâtiment afin de réaliser des aménagements plus efficaces pour garder le radon dans les sols.