À l’IUT de Lannion, bien manger relève du défi

À partir de 12h30 au Restaurant Universitaire de l’IUT de Lannion, les places se font rares. © Elisa Boyer Temps d’attente trop long et manque de choix… Après 12 h 30, manger correctement au Restaurant universitaire de l’IUT relève de l’exploit. Des difficultés qui poussent les étudiants à se tourner vers la restauration rapide, non sans conséquences sur leur santé. Quinze minutes avant l’ouverture du Restaurant universitaire (RU), les étudiants s’agglutinent déjà devant le volet métallique. Il est 11 h 30 à l’IUT de Lannion. Une fois dans la cantine, les élèves s’exclament, joyeux comme des collégiens : « C’est génial, il y a plein de desserts. » Cet enthousiasme ne concerne pas la qualité des desserts, mais le fait qu’il y en est. Car à l’IUT : « Après, 12 h 30, il n’y a plus rien ». Si faire la course pour aller à la cantine est courant au collège, à l’IUT, cette mentalité peut paraître immature. « C’est simple, quand on passe à 12 h 30, il n’y a plus rien. On mange les restes », explique Anne-Gaëlle, étudiante en mesures physiques. Les entrées sont plus variées à 11h30 qu’à 12h30. © Elisa Boyer « On mange les restes » Sur une autre table, un groupe d’étudiants en informatique s’installe. Nathan raconte : « On termine souvent à 12 h 30. On peut faire la queue pendant 30 minutes et quand on arrive dans le RU, on a plus le choix ». Très agacé, son ami, Eliott, renchérit : « On paye le même prix que ceux qui mangent plus tôt que nous, sauf qu’on a moins et moins bon. » Pour éviter les problèmes du RU, beaucoup d’étudiants se tournent vers une solution alternative : la restauration rapide. Une chaîne de fast-food l’a bien compris et a installé, à la dernière rentrée, son premier restaurant lannionnais à 200 mètres de l’IUT. Manger souvent au fast-food détruit la santé À l’intérieur, trois étudiants savourent leur menu. Son burger déjà bien entamé à la main, Evan se forme aux métiers du multimédia et de l’internet. Il explique : « On a fini les cours à 12 h 30. On avait peur que ça soit le bordel au RU, donc on est venu ici. » Son ami Lucas a opté pour des tenders de poulet frit. Il renchérit : « Quand on finit trop tard les cours, il n’y a plus rien à manger. » À 12 h 35, tous les étudiants qui viennent de terminer débarquent. Pousser la porte pour rentrer devient difficile, trouver une table l’est encore plus. Sept étudiants en Réseaux et télécommunications s’assoient à la plus grande table. « On vient ici pour la diét, sourit Hugo avant de poursuivre. On a vu la queue pour le RU, donc on a fait demi-tour pour venir ici. » Même si Hugo préfère en rigoler, l’alimentation des étudiants est un enjeu majeur de santé publique. Cécile Daniel est nutritionniste à Lannion. Elle explique : « Manger trop fréquemment au fast-food peut provoquer des maladies cardiovasculaires précoces comme l’hypertension, l’hypercholestérolémie ou le diabète de type 2. Les fast-foods représentent un risque lorsqu’on s’y rend entre deux et trois fois par semaine. » Mais les effets peuvent apparaître aussi à court terme. « Les étudiants qui mangent trop souvent au fast-food vont manquer de fibres. Ils auront tendance à être beaucoup plus fatigués », précise-t-elle.
Lannion : Téléconsultations, solution de dépannage au manque de médecins ?

Sur la devanture de la pharmacie, la téléconsultation est affichée fièrement. Cette pharmacie est la première de Lannion à avoir proposé ce service. © Elisa Boyer Pénurie de médecins, urgences débordées… À Lannion, l’accès aux soins est compliqué. Pour lutter contre ce problème, quatre pharmacies ont mis en place un service en pleine expansion : la téléconsultation. Allo docteur, comment cela fonctionne ? Un rendez-vous chez le médecin, mais à distance via internet. C’est le concept de la téléconsultation. Dans cette pharmacie du centre-ville de Lannion, cela fait maintenant cinq ans que ce dispositif existe. Ici, l’an passé, près de 300 personnes y ont eu recours. Pierre Drocourt est pharmacien et dirige l’officine. À son arrivée, il y a deux ans, il a décidé de développer ce service. « L’idée, c’est de pouvoir répondre aux besoins, mais ça n’est pas une solution sur le long terme, et il ne faut pas que ça le devienne, c’est pour dépanner. » Depuis l’été dernier, trois autres pharmacies lannionnaises ont suivi son exemple. En moyenne, une téléconsultation dure 10 minutes dans cette pharmacie. © Elisa Boyer Un cabinet improvisé Caché dans une petite pièce lumineuse attenante à la salle principale, un ordinateur portable est posé sur le rebord d’une fenêtre tenant lieu de bureau. Autour, thermomètre, abaisse-langue et stéthoscopes connectés sont éparpillés. « C’est ici que j’emmène les patients pour les téléconsultations », montre Pierre Drocourt. Le pharmacien se dirige rapidement vers la chaise en face du “bureau” pour expliquer comment se déroulent ces consultations à distance. « On assoit les patients ici, puis on lance un logiciel de visioconférence connecté à des médecins provenant de toute la France. » Selon le pharmacien, une fois la demande de consultation envoyée, l’attente est courte, « maximum 10 minutes ». Pendant ce temps, il en profite pour examiner rapidement le malade et prendre sa température. Une solution fiable ? Une fois qu’un médecin se connecte, Pierre Drocourt s’éloigne le temps de l’entretien. « C’est une consultation normale, mais à distance. Certains praticiens enchaînent, donc le rendez-vous ne dure pas plus de deux minutes. D’autres prennent plus leur temps », précise-t-il. Un diagnostic en deux minutes… La question se pose : l’examen est-il fiable ? « C’est sûr qu’on ne peut pas tout régler à distance, avoue le pharmacien. C’est un système qui est très utile pour des renouvellements d’ordonnance ou des petites maladies. Quand le diagnostic est plus compliqué, ça ne marche pas forcément. Et si c’est le cas, le médecin doit le dire. »