Emmanuel Macron a présenté un projet de loi sur la fin de vie, le 11 mars 2024. Pour éviter les dérives, des conditions très strictes encadrent ce dispositif « d’aide à mourir ». Les patients majeurs « capables d’un discernement plein et entier » atteints d’une « maladie incurable » qui engage leur « pronostic vital à court ou moyen terme » pourront « être aidés afin de mourir ».




Nous sommes allés à la rencontre des Lannionnais pour connaître leur avis sur ce projet de loi. La majorité y est plutôt favorable. C’est le cas de Corinne, ancienne infirmière à la retraite depuis un an. « Chacun doit pouvoir choisir de lutter ou non. » Marie, tirant son chariot rouge, affirme : « Pour avoir vu des proches souffrir, je voudrais que chacun puisse partir le plus dignement possible. »
D’autres redoutent de potentiels abus. C’est le cas d’Olivier et Erwan. Ils discutent du sujet sur le chantier de la place du Marchallac’h. « C’est une bonne chose, mais il faut que ce soit bien arbitré pour qu’il n’y ait pas de dérive. » Une instance de contrôle et d’évaluation placée sous la tutelle du ministère de la Santé est prévue. À 87 ans, Pierre a laissé un mot à ses enfants si quelque chose lui arrivait. Mais cela reste un sujet difficile à aborder pour lui : « On ne peut pas être pour ou contre », argue-t-il. Marie-Lou est étudiante en première année à l’école d’infirmiers, l’IFSI, et se questionne. « C’est une bonne idée, mais comment l’accès va-t-il être contrôlé ? »
Cette question de la fin de vie soulève aussi des oppositions, notamment de la part de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, mais aussi des organisations religieuses. Le projet de loi devrait arriver en Conseil des ministres ce mois-ci.